Tekija-Beocin : des Portes de Fer au pays de Tito

 

Apres ces belles semaines en terre roumaine, l'ex- Yougoslavie voit débarquer nos bicyclettes.

 

En effet, sur le pont traversant le Danube, un immense drapeau bleu blanc rouge à l'effigie de Tito nous fait face et annonce la couleur de notre prochain pays : la Serbie.

 

En traversant le fameux fleuve bleu, nous nous rapprochons également de nos familles qui doivent nous rejoindre quelques jours plus tard à Belgrade. 

 

 

 

 De l'autre cote du pont, nous retrouvons donc l'Eurovelo 6, que nous avions quittée en Hongrie au sud de Budapest, et qui nous souhaite (ci-contre) que le vent soit dans notre dos ! Tant qu'il est moins fort que dans les Carpates... 

 

La route serbe est beaucoup plus tranquille que la route "européenne", côté roumain, sur laquelle nous avions la tête dans le guidon pendant quelques kilomètres, frôlés par les multiples poids lourds, nos cœurs résonnants dans les tunnels étroits.

 

Nous arrivons aux Portes de Fer, le clou de l'Eurovélo ! Sur plus de 130 kilomètres, le Danube est pris à la gorge par des montagnes, côté serbe et côté roumain, et prend une taille de guêpe, jusqu'à faire moins de 150 mètres de large. 

 

La route en Serbie est très calme (assez pour que les 21 tunnels qui la ponctuent ne nous fasse pas bien peur), et nous permet de profiter des paysages, grandioses. 

Au début du défilé des Portes de Fer

Les barbus sont à l'honneur : on pourrait presque (presque) croire que c'est le visage de Gaetan qui a été taillé dans la pierre sur 50 mètres de hauteur sur la rive roumaine en face. Mais il s'agit de Décébal, un roi dace (à côté duquel la barbe de Gaetan ne fait pas le poids), qui est un peu le Vercingétorix des Roumains. 

 

On se demande par quelles techniques cette sculpture gigantesque a pu être créée et on imagine déjà des tailleurs de pierre suspendus à la roche, la pointe et le maillet à la main. Mais cette statue est plus récente que ses modèles américains, car elle a seulement été réalisée entre 1994 et 2004 ! 

 

 

La roche prend des formes étonnantes, et la piste s'éloigne parfois de la route, pour même traverser une petite rivière - heureusement que les sacoches sont imperméables... 

 

La forteresse de Golubac marque la fin de cette magnifique partie du voyage : le fleuve s'élargit, les montagnes se tassent. 

Derniers regards sur les Portes de Fer avant de continuer vers l'Ouest de la Serbie et la Voïvodine

 

Une longue descente nous fait arriver au port de Ram... où l'on voit la dernière navette fluviale s'éloigner vers l'autre rive... Le capitaine nous propose à son retour de nous faire traverser, mais pour cinq fois le prix normal, et nous préférons dormir sur l'embarcadère, face à un magnifique coucher de soleil.

 

Et au lever du soleil, le premier bateau de la journée nous transportera finalement sur l'autre rive, à moins d'une centaine de kilomètres de Belgrade.

 

 

La chaleur étouffante au cœur du mois de juillet nous assomme un peu, et même si on se lève à l'aube pour rouler aux heures les plus fraîches et qu'on s'arrête plusieurs heures l'après-midi pour adopter un rythme calé sur le soleil, ces températures nous épuisent et nous coupent l'appétit. "On pédale, on pédale, on n'a pas besoin de gazoil, on avance, on avance, on n'a pas besoin d'essence", mais manger est notre moteur : vivement que ça se rafraîchisse ! 

 

Ces longues pauses nous permettent de bouquiner, jouer de la musique, écrire voir jaser avec les gens à l'ombre d'une terrasse, d'un parc ou du parasol d'une piscine.

Les derniers kilomètres avant Belgrade sont sportifs ! Pour éviter la grosse route, la piste nous fait longer le Danube sur un chemin de terre et de cailloux. La roue avant d'Alexandre, un cycliste français rencontré en route, s'enfonce dans un trou couvert d'herbe et il tombe tête la première. Heureusement, plus de peur que de mal, mais les petites routes sont parfois aussi dangereuses que les grosses... 

 On arrive finalement à temps à Belgrade pour accueillir nos familles, qui nous retrouve ici quelques jours, et Daca (prononcé [Datsa]), une amie d'Elena, rencontrée il y a quelques années au Balkan Youth Festival (un souvenir pour les lecteurs et lectrices assidu.e.s de blogs ici). 

 

Peu après notre arrivée, l'électricité s'arrête... dans tout le quartier ! Plus de feux de circulation, de lumière dans les magasins, de froid dans les frigos : de quoi mesurer notre dépendance ! Heureusement, ça ne dure pas très longtemps. Sinon, on aurait fait des pâtes pour tout le petit monde qu'on attend sur notre petit réchaud...

 

Daca nous fait (re)découvrir le quartier bohème de Belgrade, Skadarlija (à gauche) et la charmante librairie salon de thé Apropo, tenus par trois chats, qui occupent les lieux et n'hésitent à s'asseoir avec leurs invités de passage (ci-dessous). 

 

Ces retrouvailles sont une belle pause et on fait le plein auprès de nos proches. 

Dans la librairie salon de thé Apropo

 Une fois les deux familles réunies (9 personnes avec nous deux), Evry a bien rejoint la Cornouaille, et tout le monde festoie pour les 30 ans de Gaëtan, notre 100e jour de voyage, mais surtout pour le fait d'être tous ensemble ici.

 

Ces quelques jours à Belgrade nous verrons cheminer successivement sur les remparts de la ville, dans le centre, et remonter l'autre rive du Danube (avec baignade sur une île/ base militaire) jusqu'à Zemun, quartier charmant où les rues pavées nous conduisent jusqu'à un belvédère surplombant Belgrade.

 

L'heure du départ arrive trop vite...

 

 

L'une rencontres des plus originales de notre voyage aura sans aucun doute été Franja, un sacré personnage de Beocin, une ville proche de Novi Sad.

Il nous klaxonne d'abord sur la route pour nous encourager et s'arrête un peu plus loin avec son collègue pour nous donner des prunes. Puis, de fil en aiguille, il nous invite chez lui dormir et passer la soirée avec ses enfants et et sa maman. Nous sommes ses premiers invités étrangers, et il nous accueille avec une grande générosité. Merci beaucoup ! 

 

 

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Commentaires: 2
  • #1

    Anne-Marie, Martine, Marie-France & Klervi (mardi, 23 août 2016 19:02)

    Après une après-midi torride à Garsalec et Lestonan, nous on boit un coup à votre santé. Marie-France voudrait avoir des nouvelles (et des photos!!) de vos mollets. On pense bien à eux (et à vous, accessoirement).
    Pokou !
    Le gang gabéricois

  • #2

    Gaetan et Elena (lundi, 29 août 2016 13:49)

    Salut les Gabéricois,
    Nos mollets vous remercient, ils se portent plutôt pas mal, on y va plutôt tranquillement...
    On pense bien à vous aussi, merci pour vos messages ! Des nouvelles fraîches bientôt sur le blog...
    Gros bisous, pokoù bras,
    Gaetan et Elena