Argos - Igoumenitsa : à travers le Péloponneige

Nous sommes accueillis à Argos par quelques flocons de neige. Tout le monde dans dans la rue sourit, prend des photos ou filme. Toute la ville se couvre de blanc, et le patron d'un café nous dit qu'il n'a pas vu ca depuis 1983... Et nous sommes peut-être les seuls à ne pas nous émerveiller de toute cette neige, car on doit dormir en tente cette nuit-là, et les prochaines. Au chaud, un gyros dans les mains, on regarde à travers les vitres du resto en pensant à la suite du voyage... Une accalmie nous permet de faire un rapide tour dans la ville et de trouver un immeuble en construction qui pourrait nous offrir un abri pour la nuit. On reste au café jusqu'à la nuit car la neige n'en finit pas de tomber, puis on file comme des cambrioleurs dans le bâtiment vide, on monte la tente à la vitesse de l'éclair pendant que de l'eau chauffe pour une bouillotte et on se glisse dans les sacs de couchage, et on réussit notre pari : ne pas avoir froid. Dormir en tente alors qu'il neige à gros flocons à quelques mètres, ça c'est fait !

 

Pendant ce temps-là, à quelques milliers de kilomètres à l'Ouest, un petit bout d'chou pointe le bout de son nez ou de son pied...

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Athenes - Paralio Astros : 2017, la Grèce en tête

Le ferry qui nous transporte d'Héraklion à Athènes est un véritable hôtel sur les eaux : il y a des magasins, bars, restaurants, boîte de nuit, salle de conférence, et même une piscine sur le pont ! On profitera en fait uniquement des banquettes pour dormir, mais le tour du propriétaire est grisant !

 

Kostas, un ami d'Elena, et sa famille nous accueillent grandiosement en cette fin d'année 2016, qui n'a pas été aussi froide depuis des décennies. Les préparations pour le repas du Réveillon vont bon train. Les invités arrivent, la table se couvre de plats qui sont remplacés par d'autres mets au fur et à mesure qu'ils se vident, et on a l'impression d'avoir toujours fait partie de cette grande famille. 

 

Pende, Tessera, Tria, Dhio, Ena....  KALI HRONIA 2017 ! Antonis, le père de Kostas et d'Eleni, sabre le champagne et on trinque à la nouvelle année, avec une heure (et une année) d'avance sur nos proches en France. 

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Marmaris - Héraklion : On the Rhodes to Crète

Le retour sur le continent européen nous réserve d'emblée une surprise. Sur le pont du petit bateau pour l'île de Rhodes, nous sommes trois couples de cyclo-voyageurs ! On avait rencontré un capitaine de bateau à Marmaris, qui avait du indiqué à l'équipage de nous passer le bonjour... mais les matelots sont un peu perdus : à qui doit aller le message avec tant de cyclistes à bord sur ce petit bateau ?

 

Clare et Andy (dont voici le blog, Pedalling West), tous deux Anglais, sont partis du Japon en août 2015 pour rejoindre leur terre d'origine, un voyage inspiré... par Peter, qu'on a rencontré en Macédoine il y a quelques mois ! Le monde du voyage à vélo est à la fois immense et tout petit.

 

On retrouve aussi Stefan et Yuily, un couple germano-taïwanais croisé sur la route il y a deux semaines (sur la route de Demre), et revu par hasard dans le journal quelques jours plus tard. Ils ont quant à eux démarré leur voyage à Hong-Kong pour un tour du monde (on vous conseille en particulier les BDs de Yuily sur leur blog Dream Unlimited).  

 

Surtout en hiver où les voyageurs à vélo sont rares, c'est toujours sympa de croiser d'autres cyclopèdes et de partager nos aventures. 

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Florina - Strumica : aux pays d'Alexandre le grand

"Rien à déclarer" : la douanière nous laisse passer avec le sourire en Grèce, le berceau de la démocratie qui subit toujours l’austérité anti-démocratique commanditée par les institutions européennes. Dans le même temps, cette même douanière  recale la horde d'Albanais rêvant du European dream.

 

Quelques kilomètres plus loin dans un petit snack, le contraste entre les deux pays nous frappe au porte-monnaie avec des prix qui passent du simple au triple.

 

François Maspéro (que nous continuons de suivre pas à pas), lors de son passage de la frontière au début des années 1990, écrit (dans Balkans-Transit) : "Les villages étaient rares et vides, beaucoup de maisons étaient abandonnées, on ne voyait aucun être vivan.

- Qui habite là, aujourd'hui ?

- Des Italiens, des Allemands. Ils viennent l'été.

Tristes ironies de l'histoire. Ce territoire tant convoité au cours des guerres balkaniques de 1912 et de 1913, ce territoire où avait coulé tant de sang au cours de la Première puis de la Deuxième Guerre mondiale, où s'étaient succédé tant de massacres, d'expulsions, d'assimilations forcées, comme si chaque parcelle du sol méritait son poids de chair et de souffrance humaines, ce territoire-là était aujourd'hui aux normes des campagnes européennes : désertifié. Comme ailleurs, que ce soit dans les vallées du Lot ou l'arrière-pays de la Ligurie. Tout ce mal pour le purifier ethniquement et, en fin de compte, aboutir à en faire un pays mort, un pays de vacances pour des intrus définitivement étrangers, des étrangers venus de loin, ceux-là, pas des voisins haïs, mais des touristes indifférents. Et pourtant bel et bien les mêmes, ou leurs enfants, que les envahisseurs des années 39-44"

 

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